Office de Tourisme du Longuyonnais
Office de Tourisme du Longuyonnais

Rapport XII du 24 mars 1919

remis au

président du conseil des ministres.(Extraits)

 

par la Commission instituée en vue de constater

les actes commis par l’ennemi en violation du droit des gens

par le décret du ministère de la Justice en date du 23 septembre 1914

 

Auteurs : M.Georges Payelle 1er Président de la Cour des Comptes.

M.Armand Mollard Ministre plénipotentiaire

M.Edmond Paillot Conseiller à la Cour de Cassation.

M. Maxime Petit Conseiller Maître à la Cour des Comptes.

 

...Dans ces bassins de Briey et de Longwy, qui furent si âprement convoités par nos ennemis et où des régiments d'assassins ont pour jamais déshonoré leurs drapeaux, nous avons été témoins de douleurs que le temps n'a point apaisées, et nous avons entendu, entrecoupées de sanglots, les plaintes émouvantes des veuves et des mères. Ainsi, quelques habitués que nous puissions être aux spectacles de désolation, après quatre ans et demi de pénibles enquêtes dans des régions affreusement ensanglantées et dévastées, sommes nous revenus le cœur plein d'amertume et débordant d'indignation...

 

...c'est surtout dans les cantons de Conflans, d'Audun le Roman, de Longuyon et de Longwy qu'ont été commis les pires forfaits...

 

Le dimanche 23 août, des troupes allemandes, appartenant aux 22ème, 122ème,125ème et 156ème régiments d'infanterie, firent leur entrée à Longuyon et prirent aussitôt comme otages dix huit notables, qui devaient répondre de la sécurité publique, que personne, sauf l'envahisseur, ne songeait d'ailleurs à troubler. Dès le lendemain commençait le pillage. Les coffre-forts étaient défoncés, les magasins saccagés, les caves dévalisées.

A 5 heures, comme on entendait le canon, le commandement faisait mettre le feu à la ville. Alors vont se dérouler des scènes affreuses.

Mme X... est violée en présence de ces cinq enfants; Mme Z... subit les derniers outrages, pendant qu'on assassine son mari.

L'incendie qui se propage va dévorer deux cent treize maisons. Les habitants terrifiés, se précipitent dans les caves, d'où ils leur faudra bientôt sortir pour échapper à l’asphyxie. Des gens affolés, qui cherchent à gagner la campagne, sont abattus au passage par des soldats en furie et des officiers ivres de sang.

M. Collignon est tué chez lui. M. Leroy, vieillard de quatre vingt quatre ans, qui marchait à l'aide de deux bâtons, est massacré près de sa porte, et les meurtriers piétinent rageusement son cadavre. Mme Marie, dont le fils, conseiller général et maire, a été mobilisé dès le début de la guerre, est mise au mur pour être fusillée; sa fille se jette à son cou, lui fait un rempart de son corps et parvient à la sauver; mais sa maison est dévastée, et, à proximité, un homme est mortellement atteint d'un coup de fusil. A l'hôtel Siméon, une domestique a la tête trouée d'une balle. M. Pierre, coiffeur, reçoit la mort devant sa boutique.

 

A 7 heures, c'est une vision d'enfer. Une grande partie de la ville est en flamme; la fusillade crépite de toutes parts. Les rues sont encombrées de morts et de mourants.

M. Briclot, qui se dévoue pour soigner les blessés, est frappé d'une balle dans l'aine et succombe après de cruelles souffrances. Mme Pellerin, Mme Valentin, les deux frères Martinet, le jeune Reinalter, âgé de seize ans, et, auprès de lui, un enfant de quatorze ans, sont tués. Mme Jullion voit sa fille tomber morte à ses cotés, une épaule brisée et la tempe fracassée.

D'autres personnes périssent asphyxiées ou carbonisées.

Mme Carquin, qui traverse la voie ferrée sur une passerelle, avec ses trois fils, est arrêtée par un officier et un soldat. Les deux aînés de ses enfants, Marcel, âgé de dix huit ans, et Paul, garçon de quinze ans, sont empoignés, conduits à vingt mètres de là et assassinés, en même temps qu'un retraité des chemins de fer, M. Bossler Paul s'évanouit en se voyant mettre en joue, et c'est étendu sur le sol qu'il est exécuté; son frère tombe en criant : "Vive la France!". Quant à Bossler, plus dur à tuer, il ne faut pas moins de quatre balles et d'un coup de sabre pour en finir avec sa vie.

Mme Chrétien vient de partir avec sa belle-sœur et ses deux fils, l'un de douze ans et l'autre de cinq, pour se rendre à Ville-au Montois, où elle espère trouver un refuge, quand deux soldats lui barrent le chemin. Elle les implore d'un geste; mais, avant qu'elle ait pu dire un mot, ses deux petits sont massacrés. Elle-même est blessée de cinq coups de feu, et sa belle-sœur reçoit une balle dans la cuisse.

Au hameau de Noërs, dépendance de Longuyon, qui est entièrement brûlée, Mme Siméon, accouchée de la veille, est obligée de s'enfuir de sa maison en flamme, tandis qu'on fusille son mari. M. Dieudonné et M. Toussaint, conseiller municipal, sont abattus en se sauvant. En un seul endroit s'entassent treize cadavres.

Le bâtiment de Frères, où logeaient quarante ménages est incendié, et les allemands y fusillent deux hommes.

M. Burtin est tué dans les casernes, où il a cherché un abri avec de nombreuses personnes; celles-ci sont brutalement expulsées et, pour se soustraire à la mort, passent de nombreuses heures couchées dans les champs.

Toutes ces horreurs devaient être surpassées par un crime plus monstrueux encore et plus traîtreusement accompli : vingt et un jeunes gens de seize à dix-huit ans avaient été requis d’enterrer leurs concitoyens assassinés. Leur lugubre besogne terminée, ils furent attachés les uns aux autres, alignés contre le mur d'un bâtiment des casernes et impitoyablement passés par les armes.

Les assassinats se poursuivirent pendant plusieurs journées. Le 24 août, le curé de Viviers réfugié à Longuyon, y était massacré, Ses vêtements fouillés et sa sacoche jetée vide à quelques mètres du corps. Le 27, M. Braux, curé de la ville, et son vicaire, M. l'abbé Persyn, arrêtés à l'hôpital des sœurs, étaient conduits sous un pont du chemin de fer, au croisement de la voie de raccordement de la ligne de Longwy, et fusillés à cet endroit, la main dans la main.

Le 25, vers 6 heures du matin, plusieurs allemands mirent le feu à la ferme de Moncel, située sur le territoire de Longuyon. Cinq soldats français grièvement blessés avaient reçu asile dans un bâtiment voisin. L'un d'eux fut brûlé vif; trois autres, qui essayaient de se sauver, furent férocement achevés à coups de crosse et à coups de baïonnettes; les sauvages traînèrent le cinquième, encore vivant, dans un champ d'avoine, et le recouvrirent de paille qu'ils allumèrent.

 

A raison du départ d'un grand nombre de familles, toutes les victimes de Longuyon n'ont pu être identifiées. Beaucoup ont du être ensevelies sous les décombres; d'autres ont été enterrées sans avoir été reconnues; et pourtant la liste des morts qui a été dressée jusqu'à présent à la mairie ne comporte pas moins de soixante noms.

 

Longuyon avant le 24 août 1914

Longuyon après le 24 août 1914

23 août 1914

  • La XIIIème armée allemande du général Von Fabeck, vainqueur de la bataille de Baranzy (Belgique), passe la frontière à Tellancourt. Conformément à l'ordre du Kronprinz, elle poursuit son offensive en France.

    A Fresnois la Montagne, elle reçoit quelques obus français et commet des exactions (51 morts civils et 99 incendies). Ils décident d'attaquer Montigny sur Chiers. Vers midi, le village est en flammes mais l'armée française n'y est pas. Les allemands franchissent la Chiers et atteignent Fermont qui a été évacué.

    L'infanterie allemande, en passant par Revèmont et Froidcul, arrive à Longuyon, en fin de journée et y bivouaque. Elle n'y trouve que des civils et des blessés.

  • Du coté français, la Vème armée du général Brochin s’apprête à résister à l'assaut allemand. Le général Auger, de la 10ème DI a disposé ses régiments d'infanterie de part et d'autre de Noërs mais ne fait pas bombarder Longuyon, par égard pour la population et les ambulances (hôpitaux).

  • Le soir, un régiment d'infanterie allemand approche de Noërs et est accueilli par une fusillade qui couche une quinzaine d'hommes et stoppe sa progression.

  • Les français maintiennent leurs positions.

  • Les allemands se renforcent par 2 bataillons supplémentaires.

 

24 août 1914

  • Vers 4h du matin , dans un épais brouillard, un bataillon allemand se dirige droit sur le village de Noërs, un passe par la gauche (les grands monts) et un troisième est en soutien.

  • Le bataillon français qui occupe Noërs est en très nette infériorité numérique. Après de rudes combats, il décide de se replier sur la ferme de la Haute Wahl (3km) où se trouve le restant de son régiment et où il bénéficie de l'appui de l'artillerie (environ 110 canons sur un front de 4 km).

    Noërs et les Grands Monts sont bombardés : la progression allemande est stoppée.

  • Des obus atteignent également Longuyon. Ils provoquent une pagaille dans les rangs allemands et retardent l'arrivée des renforts.

  • Les renforts allemands arrivent par la route de Longwy et rejoignent les bataillons bloqués à Noërs.

     

    Les attaques et contre-attaques se succèdent autour du bois de Rafour, des Grands Monts et du bois de Buchis. Les pertes, de part et d'autre, sont terribles.

Tandis que l'assaut français échoue les renforts allemands grossissent.

L'artillerie allemande se déchaîne sur les positions françaises et reprend sa progression.

 

Pertes militaires de la bataille de Longuyon :

Environ 2500 allemands dont 600 tués.

Environ 3800 français dont 900 tués.

Source : Jean-Claude Delhez

 

 

 

 

Longuyon est occupée jusqu'à la fin de la guerre. Elle devient un vaste hôpital pour les blessés du front.

 

18 et 19 mars 1918

La gare de Longuyon est  une gare stratégique pour le ravitaillement de Verdun.
Le 18 mars 1918, vers 23H00 un petit avion français lache une bombe sur la concentration de wagons qui se trouvent là. Elle atteint une citerne de benzol qui s'embrase et en embrase d'autres. Le petit avion revient et largue d'autres bombes au coeur du sinistre. Tout s'enflamme, avant une brutale déflagration qui secoue la ville : un wagon de munitions a explosé. Les explosions se succèdent et l'incendie fait rage jusqu'au lendemain matin.

Le trafic ferroviaire est rétabli en fin d'après-midi.

Source : Roger Thouvenin

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